Les tests de dépistage des drogues identifient le tétrahydrocannabinol (THC) ou ses métabolites. Bien que ces tests ne permettent pas de détecter le CBD, certains produits à base de CBD contiennent de faibles quantités de THC qui pourraient théoriquement faire échouer une personne à un test de dépistage de drogues.
Les produits à base de CBD proviennent du chanvre, une variété de cannabis à faible teneur en THC autorisée (les produits CBD commercialisables en France doivent contenir moins de 0.2% de THC). Bien que certains produits à base de CBD prétendent ne pas contenir de THC, une contamination peut s’être produite au cours du processus de fabrication. Dans certains cas, l’étiquetage du fabricant peut être incomplet.
Qu’est ce que le CBD ?
Les chercheurs ont identifié plus de 400 composés chimiques dans la plante de cannabis, dont environ 80 sont biologiquement actifs.
Les composés biologiquement actifs les plus importants du cannabis sont les cannabinoïdes. Ces composés sont spécifiques à la plante de cannabis et n’apparaissent nulle part ailleurs dans la nature.
Parmi les cannabinoïdes les plus abondants figurent le THC, le CBD, le cannabigérol (CBG), le cannabinol (CBN) et le cannabichromène (CBC).
Le THC est le principal composé psychoactif du cannabis et il est intoxicant. Le CBD a certains effets psychoactifs, c’est pourquoi les chercheurs étudient son potentiel dans le traitement des problèmes de santé mentale, comme la dépression et l’anxiété. Cependant, il n’a pas les mêmes propriétés intoxicantes que le THC.
L’agence du médicament française déclare que les produits qui contiennent plus de 0,2 % de THC sont illégaux.
Le THC se lie à des récepteurs dans différentes parties du cerveau. Ces récepteurs se fixent normalement sur les endocannabinoïdes, qui sont des composés naturels que le corps humain produit. Il faut note que le CBD ne semble pas se lier aux mêmes récepteurs que le THC.
Les scientifiques ne savent pas encore comment le CBD exerce ses effets, mais ils pensent qu’il pourrait augmenter les niveaux d’endocannabinoïdes ou se lier aux récepteurs de la sérotonine. La sérotonine est l’hormone qui régule l’humeur, le bonheur et l’anxiété.
Dans des études animales et des études humaines préliminaires, le CBD a démontré certains effets thérapeutiques potentiels, notamment :
- La réduction de l’inflammation
- Le soulagement de la douleur
- Le contrôle de l’anxiété
- Le contrôle de la psychose
- Un effet de neuroprotection
- Une prévention des vomissements
Les tests de dépistage de drogues dans l’urine ciblent généralement les substances suivantes :
- L’alcool
- Les amphétamines
- Les benzodiazépines
- Les opiacés
- La cocaïne
- Le cannabis
Le test urinaire est le test de diagnostic le plus courant pour le cannabis. Le dépistage de drogues dans l’urine est un « test immunologique », qui utilise des anticorps conçus pour s’accrocher à des drogues spécifiques ou à leurs métabolites – dans ce cas, la présence de THC et de ses métabolites.
Si les anticorps identifient une drogue, ils produisent un signal qui indique que le test est « positif ».
Si un test détecte une drogue en dessous de ce seuil de concentration, il renvoie un résultat négatif. Si une personne obtient un résultat positif au test de dépistage, elle peut être amenée à subir un test de suivi.
Différents tests de détection de drogues sont utilisés
Les tests de confirmation, comme la chromatographie en phase gazeuse et la spectroscopie de masse ou la chromatographie liquide à haute performance, sont plus précis pour détecter les drogues et leurs métabolites.
Les médecins doivent être très prudents lorsqu’ils analysent les résultats d’un test positif au cannabis, car des résultats faussement positifs et faussement négatifs sont possibles.
Les personnes qui obtiennent un résultat positif inattendu lors d’un dépistage de drogues dans l’urine doivent en parler à leur médecin. La plupart des tests de dépistage vont détecter l’herbe pendant 3 jours après un usage unique et plus de 30 jours après un usage intensif.
Cela se produit parce que le THC est soluble dans la graisse ; le corps le stocke dans les compartiments graisseux du corps. Lorsqu’une personne brûle ou recycle cette graisse, elle libère lentement le THC, et les reins l’éliminent ainsi que ses métabolites.
Les chercheurs s’intéressent également à l’utilisation de tests respiratoires et salivaires pour détecter le cannabis dans certaines situations en dehors du laboratoire.
En théorie, la police pourrait utiliser des alcootests pour vérifier l’absence de consommation de CBD lors de la conduite sur la route. Toutefois, cette technologie est nouvelle et n’est pas encore totalement comprise.

Le CBD peut-il faire échouer un test de dépistage de drogues ?
En théorie, une personne peut échouer à un test de dépistage de drogues si elle consomme un produit à base de CBD qui contient également du THC.
Les produits riches en CBD proviennent du cannabis ou du chanvre, qui contiennent tous deux le spectre complet des cannabinoïdes, y compris le THC.
Dans une analyse de 2019 basée sur 67 produits alimentaires contenant du CBD en Allemagne, les chercheurs ont constaté que 25 % des échantillons contenaient du THC au-delà de la dose de 2,5 milligrammes par jour associée à des effets secondaires intoxicants.
Bien que les fabricants déclarent qu’ils éliminent le THC de leurs produits, cela peut parfois ne pas être le cas. Il arrive que le produit n’a pas été testé par une tierce partie ou est mal étiqueté, ce qui fausse la dose réelle de THC.
Les personnes peuvent également obtenir un résultat faussement positif pour le cannabis ou le THC lors d’un dépistage de drogues dans l’urine si elles consomment d’autres drogues, notamment
- le dronabinol
- les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), tels que l’ibuprofène, le naproxène et le sulindac
- Le pantoprazole
- l’éfavirenz
Une étude publiée dans le « Journal of Analytical Toxicology » a démontré que les personnes exposées à la fumée passive, ou fumée secondaire de cannabis, peuvent être testées positives lors d’un test salivaire de dépistage de drogues.
Ainsi, des volontaires se sont assis dans une pièce non ventilée pendant plusieurs heures avec cinq personnes qui fumaient chacune une cigarette de cannabis.
Les chercheurs ont détecté du THC dans la salive de chacun des volontaires sans cannabis, mais ces quantités ont diminué au fil du temps passé dans la pièce. Les chercheurs ne savent pas si l’exposition à la fumée secondaire de cannabis produira un test salivaire positif en dehors de l’environnement d’étude.
Une étude plus ancienne a testé si la fumée secondaire de cannabis pouvait entraîner un dépistage positif de drogues dans l’urine.
Les chercheurs ont recueilli 80 échantillons d’urine 24 heures après avoir exposé des participants sans cannabis à la fumée secondaire de cannabis. Seuls deux échantillons se sont révélés positifs, mais aucun n’a atteint ou dépassé les seuils autorisés par la loi Française.